Quelles solutions adopter pour que les adolescents se racontent sur internet en toute sécurité ? Comment accompagner le besoin de rencontre de l’adolescent ? Ces questions ont été au cœur du colloque organisé par l’École des parents et des éducateurs (EPE), le 17 octobre dernier, qui avait pour thème “Adolescent, se raconter sur internet : à qui ?”.
Nous vivons, au travers du développement d’internet, une explosion des moyens de communication et d’expression. Cette dernière, lorsqu’elle est individuelle, a pris la forme de blogs1 personnels dans lesquels beaucoup de nombreux adolescents se racontent et se livrent au regard de l’autre. C’est ce qui a été rappelé lors du colloque organisé par l’École des parents et des éducateurs (EPE) en octobre dernier dont le thème était “Adolescent, se raconter sur internet : à qui ?”.
Les blogs
La France est devenu le premier producteur mondial de blogs chez les adolescents. En moyenne, près d’un adolescent sur deux a un blog ou plus. Le jeune, qui doit prendre de nouvelles distances avec les repères de l’enfance, se retrouve confronté, grâce à ces outils, à une grande liberté. Cette dernière pose évidemment la question des limites et de la régulation.
D’après Michael Stora, psychologue et psychanalyste, cofondateur de l’observatoire des mondes numériques en sciences humaines, la modération des pairs reste illusoire. Philippe Jammet, psychiatre et président de l’École des parents et des éducateurs (EPE) d’Île-de-France, précise qu’internet est un outil de communication prodigieux, mais qui peut se révéler être aussi créatif que destructeur ; cela dépend de ce que nous, adultes, en faisons.
Il semble donc nécessaire que les adultes mettent en place des barrières protectrices autour de l’adolescent. Sophie Jehel, chercheur en sciences de l’information et de la communication, apporte un point de vue sociologique en regrettant que l’État et les pouvoirs publics ne soient pas plus engagés concernant la régulation sur internet. La question peut d’autant plus se poser que les forums pour adolescents sont organisés par des adultes et présentent, malgré tout, une liberté de ton qui peut les rendre très crus. Le “laisser-faire” de ces forums semble être une volonté.
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L’encadrement des parents
Dans ce contexte, les parents doivent absolument apporter, précocement, un cadre à leurs enfants. « On rencontre souvent, raconte Sophie Jehel, des parents qui ne connaissent pas les dangers d’internet et qui demandent aux adolescents de faire attention. Ils sont inquiets sans savoir pourquoi ».
La confiance est devenue, dans ce cas, la méthode de résolution des problèmes. Cela revient à un transfert des responsabilités. Michael Stora précise que 76 % des parents ne savent pas ce que font leurs enfants sur internet, d’autant que cet outil est de plus en plus utilisé dans le cadre de la scolarité.
Le problème de précaution et de protection n’est pas simple, ajoute Michael Stora, car plus on diabolise internet, plus les adolescents “adorent”. Au regard des chiffres d’accessibilité des 12-17 ans à internet (72 %), on peut penser que nombre de messages de prévention peuvent passer par ce média.
Gilbert Fabre, pédopsychiatre à Marseille (13), conclut en rappelant que les espaces internet peuvent aussi être utilisés par les institutions soignantes. En effet, utilisés à bon escient, ces derniers peuvent jouer un rôle pédagogique.
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Fil santé jeune, le 32 24
Fil santé jeune est tout d’abord un numéro d’appel anonyme et gratuit qui apporte une écoute et une information aux jeunes dans les domaines de la santé physique, psychologique et sociale. C’est aussi un observatoire national des difficultés de ces derniers en matière de santé. Il existe depuis 1995 et connaît un succès considérable.
Il développe aujourd’hui un relais internet, via son site : http://www.filsantejeune.com et sur le site http://www.habbo.fr
Les données de trafic traduisent l’essor du portail internet : 1 100 000 visiteurs sur le site en 2007. La plate-forme téléphonique traite en moyenne 300 000 appels par an. Le premier thème abordé concerne la sexualité et la contraception (42,6 % des appels). Les difficultés relationnelles représentent 19,2 %, et les problèmes psychologiques, 18,3 %
