Aujourd’hui, l’attente d’un greffon cardiaque est supérieure à trois mois. Depuis 15 ans, Alain Carpentier, directeur du Laboratoire d’études des greffes et prothèses cardiaques de l’Hôpital européen Georges-Pompidou, (AP-HP, Paris), travaille en toute confidentialité avec EADS sur le concept d’un cœur artificiel. Le 27 octobre 2008, le chercheur a annoncé la mise au point du premier prototype de cœur artificiel implantable qui imite à la ìquasi-perfectionî le fonctionnement de l’organe humain. Pour cela, ont été combinés des matériaux biocompatibles avec le corps humain et une électronique embarquée de pointe. Grâce à des capteurs très sophistiqués, ce cœur artificiel possède des fonctionnalités similaires à celles d’un organe naturel, tant au plan anatomique qu’au plan physiologique, avec notamment une régulation automatique des débits et fréquences cardiaques et de la pression artérielle en fonction des besoins physiologiques du patient. Il doit répondre à des critères de vie sociale normale, tels que l’effort physique. Ce concentré de technologie ultrasophistiquée est une véritable prothèse qui fonctionne à l’aide d’une batterie extérieure rechargeable et le prototype pèse un peu plus d’un kilo.
Pour éviter la formation de caillots sanguins, la circulation s’effectue grâce à deux ventricules séparés. Protégé par une série de brevets, il va être désormais développé au sein de la nouvelle société Carmat, issue d’EADS, qui vient d’investir une quarantaine de millions d’euros pour financer en France le développement de ce cœur. Celui-ci, déjà testé chez l’animal, pourrait être évalué sur l’homme dont le pronostic vital est engagé et ne pouvant bénéficier d’autre thérapeutique, dans un peu plus de 2 ans. Il faut encore en trouver la forme et la taille optimales, afin de reproduire le plus fidèlement possible la physiologie normale. Ensuite, le prototype sera évalué, après accord de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), chez des patients de meilleur pronostic.
