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Fonds documentaire : Article
Titre Entretien avec Françoise Salles, infirmière en hygiène hospitalière au Centre hospitalier d’Haguenau (67)
Source Revue de l'infirmière
Auteurs Warnet S
Date de parution 01/04/2009
Commentaire Au plus près du terrain, l’équipe d’hygiène hospitalière est en charge de la mise en œuvre du programme de lutte contre les infections liées aux soins. Elle coordonne le plan de lutte de son établissement en termes d’objectifs à atteindre et d’actions de prévention, de surveillance, de formation, d’information et d’évaluation. Rencontre avec une infirmière qui a fait de l’hygiène hospitalière sa spécialité, au service d’une qualité optimale des soins. Au cœur de la politique d’amélioration de la sécurité et de la qualité des soins, la lutte contre les infections nosocomiales, dont la définition fut élargie en 2007 aux infections associées aux soins1, s’est considérablement développée et organisée ces vingt dernières années, pour s’inscrire2 parmi les missions de tout établissement de santé. Le décret du 6 décembre 1999, relatif à l’organisation de la lutte contre les infections nosocomiales, définit les conditions de cette nouvelle disposition et prévoit, au plan local, que tout établissement de santé, public ou privé, détermine un programme d’action de lutte, constitue un Comité de lutte contre les infections nosocomiales (Clin) et se dote d’une équipe opérationnelle d’hygiène hospitalière (EOHH). Parallèlement, et à la faveur des plans nationaux successifs (1995-2000, puis 2005-2008), le dispositif de lutte3 s’est déployé aux niveaux local, régional, interrégional et national. Dans ce cadre, pour réduire la fréquence de ces infections et de l’apparition de bactéries multirésistantes aux antibiotiques (BMR) dans les établissements de santé, les programmes étaient notamment fondés sur la diffusion de recommandations de bonnes pratiques, l’amélioration de la formation en hygiène et le développement d’un système national de surveillance épidémiologique des infections nosocomiales4. Le nouveau plan stratégique national de prévention des infections associées aux soins 2009-2012, présenté en janvier dernier avec les résultats 2007 du tableau de bord5 des infections nosocomiales, vise notamment à étendre la prévention à tous les secteurs de soins (médico-social, ville, etc.) avec une régionalisation de la mise en œuvre des politiques de prévention. La revue de l’infirmière : Comment êtes-vous devenue infirmière en hygiène hospitalière ? Françoise Salles : Mon parcours est celui d’une infirmière hospitalière engagée, depuis toujours, dans une démarche de recherche de la qualité dans les soins. Alors tout naturellement, après une bonne vingtaine d’années de pratique dans les services, je me suis tournée vers l’équipe opérationnelle d’hygiène de mon établissement. J’avais envie d’aller plus loin sur ce terrain et, au-delà des soins, d’aborder également l’hygiène dans l’environnement du patient. Pour compléter mes connaissances, j’ai suivi les six mois d’enseignements du diplôme universitaire d’infirmière en hygiène hospitalière. LRI : Quels sont les membres de l’EOHH de votre établissement et quels sont ses liens opérationnels avec le Clin ? FS : Notre équipe compte quatre personnes : une secrétaire à temps partiel, une technicienne bio-hygiéniste à 80 %, un médecin en hygiène hospitalière et moi-même. Créé il y a dix-huit mois, le poste de notre collègue bio-hygiéniste renforce les compétences de l’équipe sur les aspects environnementaux (air, eau), la veille réglementaire et toutes les surveillances assurées en lien avec le laboratoire de l’établissement, sur les Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM) par exemple, et les services techniques. L’équipe d’hygiène hospitalière fait partie du Clin et participe donc à toutes ses réunions qui rassemblent vingt-deux membres dont deux représentants des usagers. Tous les deux mois, nous assistons également aux réunions et aux groupes de travail de l’antenne régionale Alsace de lutte contre les infections nosocomiales (Aralin). De quoi partager notre expérience avec d’autres confrères, mais aussi bénéficier d’informations sur les évolutions de la réglementation et des recommandations. LRI : Que déploie concrètement l’EOHH pour accompagner les équipes de soins et faire progresser les indicateurs du tableau de bord5 des infections nosocomiales ? FS : Nous organisons régulièrement des groupes de travail sur les bonnes pratiques, comme, par exemple, les techniques d’isolement, la pose d’un cathéter veineux central, etc. Dans ce cadre, lorsqu’il n’existe pas de procédure écrite, nous commençons par une évaluation des pratiques, puis nous rédigeons la procédure avec l’équipe soignante. Nous accompagnons la mise en application et réalisons une nouvelle évaluation des pratiques pour ajuster, si besoin, les mesures correctives. Naturellement, tout ceci se fait en étroite collaboration avec le cadre et l’équipe soignante, puis est validé par le Clin et la direction des soins. Pour ce qui est de l’usage des solutions hydro-alcooliques (SHA), nous avons réalisé de nombreuses campagnes d’information dans les services ainsi qu’au bloc opératoire, avec une formation sur le lavage chirurgical des mains par frictions auprès des chirurgiens, des anesthésistes, des infirmières de bloc opératoire (Ibode) et des infirmières anesthésistes (Iade). De plus, des supports pour les flacons de SHA ont été installés dans toutes les chambres. LRI : Sur quelles actions particulières avez-vous travaillé ces derniers mois ? FS : Nous avons notamment beaucoup travaillé sur les bonnes pratiques liées à la pose d’un cathéter veineux périphérique. C’est un soin très fréquent qui, cependant, ne doit pas être banalisé. Par ailleurs, la Lorraine et l’Alsace ayant connu l’an dernier des cas d’infections à entérocoques résistants aux glycopeptides (ERG), nous avons réalisé un important travail d’information auprès des équipes sur tout ce qui concerne les procédures d’isolement pour les patients “contacts” (ayant été en contact avec une personne porteuse de l’infection) et les patients “porteurs”. Cette année, nous allons poursuivre le travail d’information et de formation mené sur les SHA avec des audits réguliers. Et puis nous nous associerons évidemment à la Journée nationale sur l’hygiène des mains, promue par le ministère de la Santé. Sont aussi prévues, en 2009, une enquête sur les infections du site opératoire, une enquête sur les BMR ainsi que la mise en place des recommandations pour la décontamination des sondes d’échographie endocavitaire. LRI : Au plan de la prévention, quelles initiatives déployez-vous avec les correspondants en hygiène ? FS : Bien formés, ils sont de précieux relais entre nous et les unités de soins. Dans chaque unité, il y a un correspondant en hygiène parmi les infirmiers, et un autre parmi les médecins, chacun ayant un suppléant. Avec eux, nous identifions les thèmes spécifiques sur lesquels ils ont besoin d’information pour leurs pratiques comme, par exemple, le risque aspergillaire, la bonne utilisation des gants, les précautions standard, etc. Nous leur donnons également un compte-rendu de chaque réunion du Clin et leur diffusons tous les nouveaux protocoles. LRI : Menez-vous des actions de sensibilisation envers les patients et les usagers ? FS : Pour sensibiliser les patients et les usagers, il faut du “ludique”. Aussi, nous installons des affiches sur tous leurs lieux de passages. Cet hiver, avec l’épidémie de grippe saisonnière, nous avons multiplié les messages de prévention à proximité des ascenseurs, à la porte de l’établissement et à l’entrée de chaque service. De la même manière, lorsqu’une procédure d’isolement d’un patient est mise en place, nous affichons les précautions à respecter à proximité des équipements à utiliser (surblouse, masque, gants, SHA, etc.). En réalité, l’hygiène hospitalière impose une vision très large des activités de soins et même au-delà. Elle recouvre une succession de petits gestes nécessitant une attention permanente et sans cesse réitérée. C’est vraiment l’affaire de tous. En savoir plus sur l’hygiène hospitalière • Société des infirmiers et infirmières en hygiène hospitalière de France : http://www.siihhf.org. • Société française d’hygiène hospitalière (SFHH) : http://www.sfhh.net. • À noter : les XXes Journées nationales des infirmier(e)s en hygiène hospitalière se tiendront à Nice Acropolis les 4 et 5 juin 2009, en parallèle du congrès de la SFHH.
Mots-clés HYGIENE / HOPITAL / INFECTION NOSOCOMIALE
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Langue Français

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