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Fonds documentaire : Article
Titre Autisme, un autre regard
Source Revue de l'infirmière
Auteurs JEROME J
Date de parution 01/04/2009
Commentaire Aline Le Blevec, infirmière, exerce depuis vingt-cinq ans auprès d’enfants ayant des « troubles de l’interaction sociale et de la communication », des enfants autistes, dans une structure spécialisée du Morbihan (56). D’où lui vient cette énergie qui tend à « changer les regards » ? « Dans les années 1980, on disait de ces enfants qu’ils étaient psychotiques, pas autistes. Il faut se remettre dans le contexte. Il fallait voir la prise en compte de ses enfants. On pensait qu’il n’y avait rien à faire. » À son échelle, dans son quotidien d’infirmière de secteur psychiatrique, Aline prouve le contraire. Des premiers ateliers aux spectacles de Noël créés avec les jeunes, de leur participation à l’école du cirque aux échanges avec des collégiens, des contes adaptés aux présentations pédagogiques, Aline propose, porte et diffuse ses idées. Elle a notamment initié la réalisation de films lors des ateliers. « Les enfants se sont vus ; les soignants aussi. Les parents ont vu leurs enfants. Tout le monde a été surpris : ils pensaient que c’était seulement de la garderie. » Les enfants ont progressé. Le regard sur le handicap a changé, notamment dans la ville du Morbihan où est implanté le centre d’accueil. L’expérience dure depuis vingt-cinq ans. Jeune diplômée en 1984, elle respecte, pendant deux ans, la consigne que les équipes avaient elles-mêmes toujours suivie : « Soyez discret avec ces enfants. » Puis c’est le déclic. Aline commence à mettre en place des ateliers éducatifs avec les enfants. « Je n’avais pas de hiérarchie. Je me sentais libre et j’ai vite été gratifiée par les enfants. » Elle se sent aussi soutenue à la fois par les différentes équipes avec qui elle travaille et par des personnes clés comme ce médecin-psychiatre qui « m’a toujours suivie dans mes idées », ou encore Irène Le Droguène, la responsable administrative du centre, dont elle souligne « l’œil soignant » et avec qui elle forme, aujourd’hui encore, un tandem persévérant. Cadre de santé et aussi spécialiste des méthodes TEACCH1 et PECS2, Aline parcourt les livres, les pays, les colloques, les stages… Sa méthode : elle décortique tout, en sort l’essentiel et accompagne les équipes dans la mise en place de « plein de choses ». Voilà l’une des principales forces d’Aline : l’ouverture. On lui a dit qu’elle était trop positive : « C’est tout moi. On peut toujours faire mieux pour les enfants. » On lui a dit qu’elle était une femme : « Ça reste plus facile pour un homme. » Au début de sa carrière, on lui a soutenu qu’elle était trop jeune pour faire tout ça. Les ateliers, les films d’activités, la participation des enfants du personnel aux spectacles des jeunes résidents, par exemple… Autant d’initiatives qui amènent tant de « petits riens qui sont des grandes victoires », comme elle aime à le répéter quand elle partage ses connaissances et son expérience. Pour Aline, le temps est au bilan, à trois ans de la retraite. « Je veux transmettre. Il faut que quelqu’un continue ce que j’ai fait, tout comme j’ai, moi-même, suivi d’autres personnes. » Elle ajoute : « J’ai peur qu’on recommence la garderie avec ces enfants. » Aline Le Blevec ressemble à ces aventuriers qui ne racontent pas leur vie, mais qui la vivent et dont nous suivons le sillon.
Mots-clés AUTISME
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Langue Français

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