L'activité de l'association Hors la rue a connu l'année dernière "une intensité inédite", rapporte cette organisation de soutien aux mineurs étrangers en difficulté dans son rapport 2012, rendu public jeudi 21 mars, où elle indique avoir atteint le nombre de 206 jeunes suivis (dont 130 nouveaux pris en charge).
Elle a aussi "maintenu une présence forte sur le terrain", par le biais de ses tournées sur les lieux d'activité et dans les bidonvilles, et "vu la fréquentation de [son] centre de jour doubler par rapport aux années précédentes".
Autant d'éléments révélateurs de l'aggravation de la situation des mineurs isolés étrangers sur le sol français, analyse Hors la rue. "Les mineurs isolés extra-européens ont toujours des difficultés à faire valoir leurs droits", poursuit-elle, en ajoutant que "les refus de prise en charge injustifiés sont encore trop nombreux et la circulaire en préparation au ministère de la Justice relative à leur répartition sur l'ensemble du territoire français soulève des questions quant au respect de leurs droits, à ce jour sans réponses".
Le cas des Roms
Le cas des jeunes Roms est emblématique de ces écueils. "Vivant dans des bidonvilles et soumis à une précarité souvent synonyme de danger, les jeunes Roms vivent une double injustice : stigmatisés, ils voient les actions des associations, intervenant déjà difficilement auprès d'eux faute de solutions, menacées d'interruption par les évacuations forcées des campements qui se sont accélérées durant le deuxième semestre 2012", selon Hors la rue.
Refusant de se laisser décourager par ce constat préoccupant, largement détaillé dans son rapport d'activité à paraître sur son site, et qui décrit aussi les différentes actions menées en 2012 par ses services, l'association assure donc qu'elle poursuivra avec la même détermination ses interventions cette année, "en veillant notamment à entretenir les partenariats anciens et plus récents développés en 2012", en particulier avec la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ).
Diversifier les actions
Car "cette coopération vise en effet à apporter des réponses adaptées aux besoins de ces enfants", alors que les dispositifs classiques de protection de l'enfance peinent à répondre "à ces problématiques complexes et trop souvent méconnues".
La nécessité de coordonner les approches complémentaires des intervenants, associatifs et institutionnels, "sera également au centre de nos préoccupations s'agissant du dispositif de protection des mineurs victimes d'exploitation, dont nous comptons poursuivre l'élaboration", indique encore Hors la rue.
Ce n'est que l'un des chantiers et enjeux de taille auxquels l'association annonce qu'elle va s'atteler en 2013, "afin de pallier les carences existantes et de répondre aux besoins émergents", en évoquant une permanence médicale en partenariat avec Médecins du monde, un atelier de boxe éducative pour les jeunes en errance gare du Nord, un atelier d'escalade pour les jeunes accompagnés qui fréquentent le centre de jour ou encore un projet d'initiation au flag-rugby et à l'ultimate (deux disciplines sportives aux vertus éducatives).
S'y ajoute une réflexion sur l'amélioration du dispositif d'éloignement des mineurs et sur "les possibilités d'intervention auprès des familles en situation de bidonville", avec un projet d'aide éducative en milieu ouvert (AEMO).
