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Fonds documentaire : Article
Titre La précarité s'aggrave et s'enracine, s'alarme le Secours catholique
Source Editions ASH
Auteurs Simonot Anne
Date de parution 08/11/2013
Commentaire Toujours plus nombreux, toujours plus pauvres, toujours plus chômeurs... C'est en résumé le constat alarmant dressé par le Secours catholique dans le rapport présentant ses Statistiques d'accueil 2012, dans lequel se dessinent "les contours d'une pauvreté multiple et complexe qui caractérise l'exclusion dans notre pays", avec un focus cette année sur la place de plus en plus restreinte des plus modestes sur le marché de l'emploi. Plus de 1,4 million de personnes, dont 759 000 adultes et 672 000 enfants, soit 588 300 ménages, ont été accompagnés en 2012 par quelque 60 000 bénévoles du Secours catholique, au sein de près de 4 000 équipes réparties sur l'ensemble du territoire, selon l'organisation qui note que "plus de couples avec enfants, et plus d'étrangers en situation précaire" fréquentent ses accueils. Des services sociaux démunis Pas moins de 17 % des personnes reçues ne disposaient d'aucune ressource, 94 % vivaient sous le seuil de pauvreté et le niveau de vie moyen de l'ensemble se situait autour de 497 euros par mois seulement (pour un seuil de pauvreté à 977 euros par mois). Et ce dans un contexte socio-économique qui s'est lui-même dégradé. Résultat : "alors que la précarité s'installe durablement, avec des situations de plus en plus complexes, les travailleurs sociaux constatent souvent leur impuissance devant l'accumulation des difficultés, le manque de moyens", rapporte le Secours catholique, en confirmant l'augmentation du nombre de ménages qui lui sont adressés par les services sociaux (77 % en 2012 contre 64 % en 2001). La part des étrangers dans cette population en demande d'aide a aussi progressé en 12 ans, pour passer de 20 % en 2000 à 33 % l'an dernier, d'origines diverses (Maghreb, Afrique subsaharienne, Europe de l'Est hors Union européenne...) et de plus en plus en situation irrégulière. Le logement toujours plus précaire Parmi les éléments révélateurs de la baisse générale du niveau de vie de ces personnes, figure notamment la hausse des impayés de loyers, qui touchaient, en 2012, 43 % des ménages accueillis par le Secours catholique (contre 39 % l'année précédente), et ce alors que plus de 40 % des familles ayant recouru aux services de l'association vivaient en HLM, et plus d'un quart en location privée, tandis que près d'un quart des ménages sont logés dans des conditions précaires : familles ou amis, hébergement, squats ou abris de fortune, hôtels, caravanes, etc. (24,3 % contre 22 % en 2011). Quant aux aides au logement, elles "ne permettent pas aux ménages modestes de disposer d'une solvabilité suffisante" pour se loger correctement, entre des loyers pris en compte dans les barèmes inférieurs à la réalité et des charges sous-estimées. Près de 68 % de chômeurs Qui plus est, la place des plus pauvres semble se réduire comme peau de chagrin dans le monde du travail. "La population précaire accueillie par le Secours catholique est particulièrement vulnérable par rapport au marché de l'emploi", note en effet l'organisation, en témoignant d'une situation de chômage et d'inactivité qui "se dégrade et s'enracine". De fait, "alors que 10,2 % des actifs sont chômeurs dans la France entière, cette proportion atteint 67,9 % dans les accueils du Secours catholique en 2012", la part des chômeurs sur le total des personnes accueillies par l'association ayant aussi progressé depuis 2008 pour atteindre 37,5 % du total en 2012. Mais "au-delà de cette évolution, c'est essentiellement la répartition entre chômeurs indemnisés et non indemnisés qui a nettement changé", souligne l'organisation, en mettant en évidence une "nette augmentation du chômage non indemnisé", qui concerne désormais plus du quart du public accueilli (26 %), et près d'un actif sur deux (46,9 % contre 40,1 % en 2003). "C'est le signe évident d'une durée de chômage plus longue", analyse alors le Secours catholique, en ajoutant que "ces personnes qui n'ont pas ou plus droit aux indemnités de chômage, ou qui n'ont pas la possibilité de faire valoir ces droits sont particulièrement vulnérables par rapport à la pauvreté et n'ont souvent pas d'autres alternative que de faire appel aux associations". De plus en plus de chômeurs non indemnisés Pour mieux connaître et comprendre le parcours ayant amené ces personnes dans ses accueils de jour, le Secours catholique s'est livré à un exercice de typologie de ces chômeurs non indemnisés, qui fait apparaître que 30 % d'entre eux ont épuisé leurs droits. Il s'agit principalement d'hommes percevant le revenu de solidarité active (RSA) (à 93 %), Français pour leur plupart (80 %), et plus âgés que la moyenne ; ils sont d'ailleurs surreprésentés parmi les plus de 60 ans. Deuxième catégorie repérée par l'association caritative : les jeunes femmes seules ou mères isolées représentent plus d'un chômeur sans indemnisation sur cinq (22,5 %) car, n'ayant souvent jamais travaillé, elles n'ont pas droit aux allocations chômage. "Ce sont majoritairement les services sociaux qui les adressent au Secours catholique", note alors ce dernier. Quant aux mères seules qui reprennent une activité, elles sont aussi largement représentées (21,5 % des chômeurs non indemnisés), devant les migrants récemment arrivés en France (18,4 %) et les jeunes couples sans enfants (7,3 %). A noter enfin que le taux de chômage de la population accueillie par le Secours catholique montre de fortes disparités régionales, de 51 % en Ile-de-France à 80 % dans le Nord-Pas-de-Calais par exemple, qui fait face, comme la Champagne-Ardenne ou la Haute-Normandie, à "des difficultés économiques rencontrées par leurs bassins d'emplois industriels" particulièrement préjudiciable.
Mots-clés PAUVRETE / FRANCE / FAMILLE
Langue Français

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