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Fonds documentaire : Article
Titre L'état végétatif est-il pire que la mort ?
Source Sciences humaines
Date de parution 01/03/2011
Commentaire Faut-il arrêter de maintenir en vie les patients en état végétatif ou en état de conscience minimale ? Médecins et infirmières accepteraient-ils de survivre dans le carcan de tels états ? L'état végétatif est-il pire que la mort ?... Le Journal of Neurology publie les résultats d'une vaste enquête sur le sujet. A la suite de conférences et de congrès scientifiques et médicaux européens auxquels il participa entre 2007 et 2009, le professeur Steven Laureys, responsable du Coma Science Group (Université de Liège), a soumis 2 475 médecins et membres du secteur paramédical à un questionnaire, centré sur des points d'éthique relatifs à l'état végétatif et à l'état de conscience minimale. Il apparaît que 66 % des professionnels interrogés jugent acceptable de stopper le traitement (nutrition et hydratation artificielles) des patients plongés dans un état végétatif chronique (plus d'un an). Mais ils ne sont que 28 % à estimer cette mesure justifiée lorsqu'elle s'adresse à des patients en état de conscience minimale. Précisons que ces patients disposent d'une conscience résiduelle fluctuante associée à une incapacité de communiquer leurs pensées. Ils ressentent en outre la douleur physique. Première conclusion de l’enquête donc : le corps médical et paramédical, lorsqu'il est informé, opère une distinction nette, sur le plan des enjeux éthiques, entre l'état végétatif et l'état de conscience minimale. Ce qui souligne l’impérieuse nécessité de se doter des moyens nécessaires pour établir un diagnostic irréfutable. Or, pour l'heure, le diagnostic clinique est erroné dans plus de 30 %, voire 40 % des cas. Deux autres questions avaient trait au sort que les participants souhaiteraient, eux, se voir réserver. Seulement 18 % d'entre eux désireraient être maintenus en vie s’ils étaient en état végétatif. 33 % pour l’état de conscience minimale chronique. Comment expliquer cette discordance statistique, entre les mesures dont les professionnels de la santé voudraient bénéficier s'ils devaient « sombrer » dans un état altéré de conscience et celles qu'ils jugent acceptables pour autrui ? « L'irréversibilité de la mort et, par ailleurs, la crainte de poursuites judiciaires peuvent sans doute expliquer en partie pourquoi les médecins ne sont pas toujours enclins à donner à leurs patients ce dont ils aimeraient bénéficier eux-mêmes, remarque Steven Laureys. Le corps médical a un travail à faire sur lui-même, car il ne me paraît ni moral ni éthique de ne pas accorder à autrui ce qu'on aimerait voir appliquer pour soi. » L’enquête montre parethi ailleurs que le sud de l'Europe est beaucoup plus réticent que le nord à l'arrêt des traitements. La nature des convictions religieuses apparaît comme la clé de voute de ce clivage géographique. On observe par ailleurs que les hommes sont plus favorables que les femmes à l'arrêt des traitements et que plus on est âgé, moins on accepte cette issue. Enfin, 80 % de l'échantillon juge que l'état végétatif est pire que la mort pour la famille du patient, et 55 % pour le patient lui-même. « Dépourvu de conscience, celui-ci ne souffre pas, contrairement à sa famille », rappelle Steven Laureys.
Mots-clés MORT / ENQUETE / ETHIQUE / ACCOMPAGNEMENT AU MOURANT
Langue Français

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