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Résumé
La proximité dans la relation pédagogique entre l’étudiant en soins infirmiers et le formateur est un nouveau paradigme
Elle nécessite de bien connaître l’étudiant, acteur principal de sa formation, pour mieux l’accompagner
Cette posture éducative demande certains postulats indispensables.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
Summary
Proximity in the pedagogical relationship between the nursing student and the trainer is a new paradigm. It requires a good knowledge of the student, the key player in his training, to better support him. This educational stance requires certain indispensable assumptions.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
Mots clés : accompagnement, cadre de santé formateur, étudiant, proximité, relation pédagogique
Keywords : educational relationship, health executive trainer, proximity, student, support
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Proximité et structuration de la formation
Évolution de la pédagogie
Des notions essentielles
La génération Y
Conclusion
Déclaration de liens d’intérêts
La posture des formateurs en institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) a été profondément modifiée au cours des dernières décennies avec l’apparition de la notion de proximité dans la relation pédagogique, où le formateur va se mettre « à faible distance » [1] de l’étudiant. Les réformes du cursus de formation en soins infirmiers mettent l’accent sur la prise en compte de l’expérience des apprenants et leur individualité. Le développement des méthodes pédagogiques et l’introduction de la notion d’andragogie dans la formation renforcent, en outre, la dimension de la distance en formation. En parallèle de ces mutations liées aux évolutions du référentiel de formation, le comportement des étudiants évolue, nécessitant adaptation et innovation dans la relation pédagogique.
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Proximité et structuration de la formation
Le statut des étudiants en soins infirmiers (ESI) a évolué au cours des dernières décennies. D’élèves, ils deviennent, dans la première décade du xxie siècle, étudiants, avec une reconnaissance à bac+3 du diplôme. Face à ce changement, la posture de formateur a dû, elle aussi, s’adapter. Centrée sur les connaissances et l’expérience des apprenants, la formation des ESI nécessite l’implication des formateurs dans la rencontre individuelle, accentuant la proximité dans la relation pédagogique avec l’étudiant. La formation en soins infirmiers a été pendant des décennies organisée selon le modèle de l’enseignement secondaire : un enseignant face à un grand groupe d’un niveau homogène.
Dans cette configuration, l’objectif pédagogique est de transmettre le savoir à un plus grand nombre d’élèves. L’enseignant (médecin, infirmière) ou le cadre formateur transmet un savoir et un savoir-faire. L’enseignement est construit dans une approche magistrale pour les enseignements théoriques ou par mimétisme (pour le savoir-faire). De plus, dans cette organisation, l’évaluation des élèves est fondée sur le contrôle de leurs connaissances ou sur leur dextérité. L’individualité n’est pas, ou peu, prise en compte.
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Évolution de la pédagogie
La réforme du référentiel de formation de 2009 incite à un changement de paradigme [2]. Fondé sur l’acquisition de dix compétences, le parcours de formation doit être élaboré en tenant compte de la progression de chaque étudiant. Cette prise en compte s’effectue par l’intermédiaire de différentes orientations pédagogiques telles que l’alternance, la posture réflexive soutenue par une pédagogie différenciée et la notion d’accompagnement. L’intégration de l’expérience de l’étudiant comme ressource individuelle se rapproche, d’après Madeleine Blais, de la notion d’andragogie [3]. Selon elle, ce concept est centré sur l’apprenant et l’apprentissage s’effectue au travers des situations pratiques. L’enseignement devient accompagnement de l’étudiant.
De plus, le référentiel en vigueur encourage une proximité dans la posture éducative, entre le formateur et l’ESI. Cette proximité implique une faible distance entre deux personnes [1]. C’est grâce à celle-ci que le formateur va pouvoir identifier l’acquisition et le développement des savoirs expérientiels des étudiants, tout au long de la formation.
Cette posture éducative « juste, bienveillante et empathique, qui favorise la réussite scolaire et l’épanouissement individuel et collectif de tous les élèves » [4] « repose sur trois notions essentielles, la contenance, la constance et la consistance » [5]. Ces trois termes fondent les bases de la relation éducative. Initialement réfléchie pour la posture des éducateurs vis-à-vis du public qu’ils accompagnent, cette définition peut se transposer à l’univers de la formation des soins et également s’appliquer à la posture professionnelle attendue d’un formateur.
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Des notions essentielles
La contenance correspond à la notion d’espace, de cadre délimité. Elle est destinée à rassurer l’étudiant dans son processus d’apprentissage. Elle instaure une relation de confiance entre le formateur et l’étudiant. Ce cadre peut être posé par l’institution via le projet pédagogique, des choix pédagogiques retenus pour permettre à l’étudiant de bénéficier d’un suivi individualisé tout au long de sa formation.
À l’instar de certains instituts de formation, des temps de rencontre individuels ou en groupe restreint sont définis, pour permettre ce face-à-face entre le formateur et l’étudiant. Ainsi, chaque formateur est référent pédagogique d’un groupe d’étudiants, qu’il recevra individuellement après chaque retour de stage, pour faire le point sur son évolution et ses acquisitions. À ce temps peut être ajouté, une fois dans l’année, une rencontre entre le formateur et l’étudiant sur son lieu de stage. Ce moment d’échange a pour objectif principal de faire le lien entre la pratique de terrain et les acquis théoriques. Il s’agit également de l’occasion, pour le formateur, de rencontrer les équipes soignantes, d’échanger sur l’encadrement des étudiants, de créer du lien entre les deux espaces de formation (Ifsi et terrain). Ce suivi pédagogique est instauré sur les trois années de formation.
L’inscription dans la durée se traduit par la constance. Elle encourage le développement de la consistance de la relation pédagogique apportant solidité et cohérence dans la construction de la relation. Au-delà de cet accompagnement individuel par un formateur identifié comme référent, les temps de travail en groupe restreint sont précieux pour les formateurs. Ils occasionnent des rencontres, des moments de partage avec les étudiants. Lors de ces échanges, les formateurs peuvent repérer les potentialités et/ou les difficultés de chaque étudiant et leur proposer un accompagnement personnalisé et adapté à leurs besoins respectifs.
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La génération Y
Outre le référentiel de formation, le changement de positionnement du formateur est favorisé par le profil et les attentes de la nouvelle génération d’étudiants en formation. Actuellement, dans les Ifsi, les étudiants appartiennent à la génération Y. Ce terme désigne les individus nés entre 1980 et 1995 [6], donc aujourd’hui âgés de 23 à 39 ans, qui ont grandi avec le développement d’Internet et des réseaux sociaux. Les comportements de cette nouvelle génération d’étudiants présentent des caractéristiques spécifiques. Ainsi, elle est souvent définie comme “touche-à-tout”, apprenant par l’erreur et par l’utilisation des nouvelles technologies [7].
Ainsi, cette génération a développé un rapport particulier à la formation, nécessitant un ajustement de la posture du formateur. En premier lieu, les étudiants attendent de la part des formateurs un accompagnement, une aide, une grande disponibilité, une capacité à apporter une réponse immédiate à leur question, leur doute. Enfin, habitués à être récompensés plus pour leur participation que pour leurs résultats, ils sont en attente permanente de feed-back positifs. Cette proximité leur semble indispensable, et si les étudiants sentent que le formateur est dans cette démarche, ils pourront alors s’investir eux aussi dans cette relation.
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Conclusion
La proximité est primordiale dans la relation pédagogique. Elle permet de poser le cadre de la relation et d’instaurer la juste distance entre le formateur et l’étudiant.
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