Combien d’entre nous se sont un jour sentis à bout de souffle ? Combien ont pensé que cette sensation, d’abord transitoire, survenue souvent à la suite d’un mouvement intense, pourrait se prolonger, devenir de plus en plus fréquente, puis permanente pour tous les gestes de la vie quotidienne ?
La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie fréquente et grave, qui atteint principalement les fumeurs. L’ignorance de ses symptômes et de ses conséquences par la population lui permet de se développer insidieusement et en fait l’une des causes de mortalité par maladie respiratoire les plus fréquentes.
Pour la première fois depuis 2002, une recrudescence de la consommation tabagique est annoncée en France. Il est donc d’autant plus important de rappeler que le cancer n’est pas la seule façon de souffrir et de mourir du tabac. L’insuffisance respiratoire en est une autre…
Pour remédier à ce manque d’informations et pour que cette pathologie soit perçue comme une priorité de santé publique, il ne peut être fait abstraction des méthodes de sensibilisation des différents acteurs de santé :
les professionnels de santé, hospitaliers ou libéraux, doivent être formés à la prévention et à la généralisation des actes de dépistage ;
les personnes à risque doivent être incitées à se faire dépister et aidées dans leur démarche ;
les malades et leur entourage doivent faire l’objet d’une attention particulière et d’un accompagnement pluridisciplinaire centré sur la pathologie. Apprendre au patient à vivre avec son handicap progressif et le matériel qu’il impose, à adapter sa vie quotidienne et à gérer ses traitements, telles sont les missions de l’éducation thérapeutique proposée par les équipes soignantes, à l’hôpital ou à domicile, dans le cadre des consultations ou des soins.
Au-delà de ces mesures préventives et thérapeutiques de première intention, la mise en œuvre d’une prise en charge palliative et de soins de support associés, lorsque la maladie est installée, offre au patient et à sa famille la possibilité de mieux la vivre et d’être accompagnés très tôt. Et ce, jusqu’à sa phase ultime…
À ce jour, près de 10 % de la population souffre d’un handicap. Dans une société qui rejette ce qui est différent, qui commence à peine à reconnaître les besoins spécifiques des handicapés et à leur accorder des droits, il est du rôle du soignant de s’inscrire dans une démarche de prévention et d’information, pour que les fumeurs d’aujourd’hui ne soient pas les handicapés de demain. Le souffle est l’essence du mouvement. Préservons-le, pour ne plus jamais être à bout de souffle !
