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Fonds documentaire : Article
Titre L'idée d'un hébergement forcé des sans-abri indigne le secteur
Source Editions ASH
Date de parution 28/11/2008
Commentaire Vivement contestée par les associations d'aide aux plus démunis, dès son annonce mercredi 26 novembre, l'idée de la ministre du Logement, Christine Boutin, consistant à lancer une réflexion sur la possibilité de "rendre obligatoire l'hébergement des personnes sans abri quand la température devient trop froide en France" a peut-être déjà fait long feu. "Il n'est pas question d'obliger les SDF à rejoindre les hébergements d'urgence", a en effet indiqué le Premier ministre, François Fillon, jeudi 27 novembre à Arcachon, tout en réaffirmant cependant que "la non-assistance à personne en danger est une faute (...) qu'un gouvernement ne peut accepter". La ministre du Logement avait d'ailleurs quelque peu modéré ses propos, plus tôt dans la matinée, sur Canal +. "Il faut garder son calme", avait-elle ainsi lancé aux associations, en assurant que "ce n'est pas parce qu'on lance une réflexion que les choses se feront". Pour autant, "jusqu'à quel moment doit-on laisser la liberté [de juger] à une personne qui n'est peut-être pas en état de pouvoir véritablement décider et de jouer avec sa vie ?", s'est-elle interrogée, "eh bien la question mérite d'être posée", selon elle. Ramenant à la mémoire de certains, comme le président du Samu social, Xavier Emmanuelli, le souvenir du "délit de vagabondage" abrogé en 1994, la proposition de Christine Boutin répondait en fait à une interpellation de Nicolas Sarkozy sur ce sujet, mercredi matin en conseil des ministres. "Le président a tenu à dire que c'était le devoir, la responsabilité du gouvernement, des pouvoirs publics, de pas laisser mourir les gens de froid", a en effet rapporté le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel. Une idée qui n'a pas de sens D'où l'annonce de la ministre du Logement, immédiatement critiquée par les associations quasi-unanimes. "Nous sommes furieux", a ainsi déclaré à l'AFP le secrétaire général de la Fondation Abbé-Pierre pour le logement des plus défavorisés, Patrick Doutreligne, en estimant que "cette idée bête (...) n'a de réalité que parce que la société a peur d'être accusée de laisser ses pauvres mourir de froid". Une idée qui n'a en effet "pas grand sens", a considéré pour sa part Nicole Maestracci, présidente de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (FNARS), en la jugeant à la fois contraire à la liberté des sans domicile fixe et contre-productive. "Les personnes qui sont à la rue ne veulent plus d'hébergement collectif", a-t-elle ainsi expliqué sur le site du Parisien.fr. "Pour se reconstruire, monter un projet, elles ont besoin d'avoir un lieu, un chez soi, une porte fermée à clef, et si on ne leur propose pas ce type de solutions, on n'arrivera jamais à les insérer dans la durée". Pour l'association Droit au logement (DAL), enfin, qui a par ailleurs fait appel de sa condamnation à 12 000 euros d'amende pour le campement de la rue de la Banque à l'automne 2007, "ce n'est pas les sans-abri qu'il faut forcer à monter dans les cars, c'est les institutions qu'il faut forcer à accueillir". "Une fois de plus, la force l'emporte sur la raison", déplore ainsi le DAL dans un communiqué, en dénonçant "une logique [qui débouche] inévitablement sur l'enfermement et le retour de l'asile fermé".
Mots-clés HEBERGEMENT / PERSONNE SANS DOMICILE FIXE / LOGEMENT / EXCLUSION / PAUVRETE
Langue Français

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